Article de l'Argus de l'assurance du 26 04 2024
Salaires : mobilisation des syndicats dans la branche des groupes de protection sociale
Cinq organisations syndicales ont organisé aujourd'hui un mouvement de grève devant le siège de l'Agirc-Arrco, à Paris. Ils protestent contre la non-avancée des négociations sur les salaires minimums dans la branche.
Une intersyndicale (CFDT, Unsa, CFE-CGC, CGT, FO) a organisée une mouvement de protestation devant le siège de l'Agirc-Arrco.
Tensions au sein de la branche des institutions de retraites complémentaires et institutions de prévoyance (IRC-IP). A l’appel d’une intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CGT, FO, Unsa), un mouvement de protestation a été organisé, ce 25 avril, devant le siège de la fédération Agirc-Arrco. En cause : les négociations annuelles obligatoires sur les augmentations des minimas de branche, appelées RMMG (Revenu mensuel minimum garanti). « Depuis 2018, les employeurs bloquent les augmentations des RMMG », explique une source syndicale. « Tant et si bien que les neuf premiers niveaux des revenus minimums garantis sont aujourd’hui en dessous du Smic », ajoute-t-elle.
Débat autour d'une garantie inscrite dans la CCN
L’origine du « blocage » entre les partenaires sociaux viendrait d’un article de la Convention collective nationale (CCN) des IRC que l’association des Employeurs de la branche souhaiterait depuis plusieurs années réviser. « Il s’agit de l’annexe IV de l’article 9 de notre CCN », précise une autre source, interrogée par l’Argus. Cette disposition oblige les employeurs à appliquer 85% du montant de l’augmentation obtenu lors de ces négociations sur RMMG à tous les salariés de la branche dont la rémunération est supérieure à ce revenu miminal. « Cela s’apparente à négocier des augmentations générales dans la branche, mais avec automatiquement des impacts sur les salaires réels dans chacun des groupes de protection sociale », témoigne un proche du dossier.
« En bloquant l’augmentation des RMMG, les employeurs rendent de fait inopérante cette garantie des 85% », indique un délégué syndical, précisant qu’une autre négociation sur les classifications est en cours au sein de la branche. Selon nos informations, une nouvelle Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) dans la branche est désormais prévue, au cours de laquelle de nouvelles propositions pourraient être formulées.